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Lettre écrite par George Sand à Mme Maurice Dupin le 28/08/1825 à Bagnères ; "En sortant de, la grotte du Loup, nous entrâmes dans las Espeluches. Notre savant cousin, M. de Fos [Defos], vous dira que ce nom patois vient du latin. Nous trouvâmes l’entrée de ces grottes admirable ; j’étais seule en avant, je fus ravie de me trouver dans une salle magnifique, soutenue par d’énormes masses de rochers qu’on aurait pris pour des piliers d’architecture gothique. Le plus beau pays du monde, le torrent d’un bleu d’azur, les prairies d’un vert éclatant, un premier cercle de montagnes couvertes de bois épais, et un second à l’horizon d’un bleu tendre qui se confondait avec le ciel, toute cette belle nature éclairée par le soleil couchant vue du haut d’une montagne au travers de ces noires arcades de rochers, derrière moi la sombre ouverture des grottes, j’étais transportée. Je parcourus ainsi deux ou trois de ces péristyles, communiquant les uns aux autres par des portiques, cent fois plus imposants et plus majestueux que tout ce que feront les efforts des hommes. Nos compagnons arrivèrent et nous nous enfonçâmes encore dans les détours d’un labyrinthe étroit et humide, nous aperçûmes au-dessus de nos têtes une salle magnifique, où notre guide ne se souciait guère de nous conduire. Nous le forçâmes de nous mener à ce second étage. Ces messieurs se déchaussèrent et grimpèrent assez adroitement ; pour moi, j’entrepris l’escalade. Je passai sans frayeur sur le taillant d’un marbre glissant, au-dessous duquel était une profonde excavation. Mais quand il fallut ajamber, sur un trou que l’obscurité rendait très effrayant, n’ayant aucun appui ni pour mes pieds, ni pour mes mains, glissant de tous côtés, je sentis mon courage chanceler. Je riais, mais j’avoue que j’avais peur. Mon mari m’attacha deux ou trois foulards autour du corps et me soutint ainsi pendant que les autres me tiraient par les mains. Je ne sais ce que devinrent mes jambes pendant ce temps-là. Quand je fus en haut, je m’assurai que mes mains (dont je souffre encore) n’étaient pas restées dans les leurs, et je fus payée de mes efforts par l’admiration que j’éprouvai. La descente ne fut pas moins périlleuse, et le guide nous dit en sortant qu’il avait depuis bien des années conduit des étrangers aux Espeluches, mais qu’aucune femme n’avait gravi le second étage. Nous nous amusâmes beaucoup à ses dépens en lui reprochant de ne pas balayer assez souvent les appartements dont il avait l’inspection. Nous rentrâmes à Lourdes dans un état de saleté impossible à décrire ; je remontai à cheval avec mon mari, et nos jeunes gens prenant la route de Bordeaux, nous primes tous deux celle de Bagnères. Nous eûmes pendant 6 lieues une pluie à verse et nous sommes rentrés ici à 10 h du soir, trempés jusqu’aux os et mourant de faim. Nous ne nous en portons que mieux aujourd’hui. Nous sommes dans l’enchantement de deux chevaux arabes que nous avons achetés, et qui seront les plus beaux que l’on ait jamais vus au bois de Boulogne."
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